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Farce éphémère
Non! avec ses Babels, ses sanglots, ses fiertés,
L'Homme, ce pou rêveur d'un piètre mondicule,
Quand on y pense bien est par trop ridicule,
Et je reviens aux mots tant de fois médités.

Songez! depuis des flots sans fin d'éternités,
Cet azur qui toujours en tous les sens recule,
De troupeaux de soleils à tout jamais pullule,
Chacun d'eux conduisant des mondes habités...

Mais non! n'en parlons plus! c'est vraiment trop risible!
Et j'ai montré le poing à l'azur insensible!
Qui m'avait donc grisé de tant d'espoirs menteurs ?

Éternité! pardon. je le vois, notre terre
N'est, dans l'universel hosannah des splendeurs,
Qu'un atome où se joue une farce éphémère.

Jules Laforgue

1ère publication:
Œuvres Complètes (Mercure de France) 1903

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