Complainte sur certains temps déplacés
Le couchant de sang est taché
Comme un tablier de boucher ;
Oh ! Qui veut aussi m'écorcher !-Maintenant c'est comme une rade !
Ca vous fait le cœur tout nomade,
A cingler vers mille Lusiades !Passez, ô nuptials appels,
Vers les comptoirs, les Archipels
Où l'on mastique le bétel !Je n'aurai jamais d'aventures ;
Qu'il est petit, dans la nature,
Le chemin d'fer Paris-Ceinture !V'la l'fontainier ! Il siffle l'air
(Connu) du bon roi Dagobert ;
Oh ! Ces matins d'avril en mer !-Le vent galope ventre à terre,
En vain voudrait-on le fair'taire !
Ah ! Nom de dieu ! Quelle misère !-Le Soleil est mirobolant
Comme un poitrail de chambellan,
J'en demeure les bras ballants ;Mais jugez si ça m'importune,
Je rêvais en plein de lagunes
De Venise au clair de la lune !-Vrai ! La vie est pour les badauds.
Quand on a du dieu sous la peau,
On cuve ça sans dire mot.L'obélisque quadrangulaire,
De mon spleen monte ; j'y digère,
En stylite, ce gros mystère.Jules Laforgue