Tout hier, le soleil a boudé dans ses brumes,À Bade.
Le vent jusqu'au matin n'a pas décoléré,
Mais, nous point des coteaux là-bas, un il sacré
Qui va vous bousculer ces paquets de bitume !-Ah ! Vous m'avez trop, trop vanné,-Le vent jusqu'au matin n'a pas décoléré.
Bals de diamants, hanches roses ;
Et, bien sûr, je n'étais pas né
Pour ces choses.
Oh ! Ces quintes de toux d'un chaos bien posthume,-Prés et bois vendus ! Que de gens,-Délayant en ciels bas ces paquets de bitume
Qui me tenaient mes gants, serviles,
A cette heure, de mes argents,
Font des piles !
Qui grimpaient talonnés de noirs misérérés !-Elles, coudes nus dans les fruits,-Oh! Ces quintes de toux d'un chaos bien posthume,
Riant, changeant de doigts leurs bagues ;
Comme nos plages et nos nuits
Leur sont vagues !
Chantons comme Memnon, le soleil a filtré,-Et moi, je suis dans ce lit cru-Qui, consolant des vents les noirs misérérés,
De chambre d'hôtel, fade chambre,
Seul, battu dans les vents bourrus
De novembre.
Des nuages en fuite éponge au loin l'écume.-Berthe aux sages yeux de lilas,-Memnons, ventriloquons ! Le cher astre a filtré
Qui priais Dieu que je revinsse,
Que fais-tu, mariée là-bas,
En province ?
Et le voilà qui tout authentique s'exhume !-Oh ! Quel vent ! Adieu tout sommeil ;-Il rompt ses digues ! Vers les grands labours qui fument !
Mon dieu, que je suis bien malade !
Oh ! Notre croisée au soleil
Bon, à Bade.
Saint sacrement ! Et labarum des nox irae !-Et bientôt, seul, je m'en irai,Jules Laforgue
A Montmartre, en cinquième classe,
Loin de père et mère, enterrés
En Alsace.
